L’avènement du tout numérique (un télé-monde)
Télé-monde
Pour échapper au virus, on prône la distanciation sociale (quel vilain terme). Par nos peurs on nous fait nous calfeutrer.
Le quotidien immatériel
Nous déambulons depuis nos écrans, visitons musées et lieux touristiques pour passer le temps. Les courses se font parfois au drive, les commandes sur internet. Basculons nous vers un monde dématérialisé où une myriade d’auto-entrepreneurs deviendront les sacrifiés de nos besoins ?
Les circuits courts passent par internet, mais nous pouvons toujours commander en chine (sans certitude de recevoir, n’exagérons rien). Le travail se fait à la maison, parfois au mépris de toutes règles. Le télé-monde nous rapproche et nous isole comme jamais.
Certains consultent leur médecin à distance, d’autres leurs curés, imams, rabbins ou je ne sais qui…
Nous faisons des apéros-skype entre deux vidéo-conférences. Nos liens amicaux et familiaux passent Whatsapp ou Facetime, les professionnels par Zoom ou Skype. Notre univers se rétrécit à des données dans un tuyau. Pas à pas, nous devenons immatériels, virtuels dans notre quotidien.
Aujourd’hui certains ont manifesté sur les réseaux qui n’ont de sociaux que le nom. Demain la rue nous sera interdite ?
Cette crise finira t-elle par nous cloîtrer définitivement chez nous ?
Télé… tout
Télé-monde : Peu à peu télé-travail, télé-consultation ou télé-courses nous ont envahi. Nous ne sommes sans doute pas aussi télé-géniques qu’un acteur ou un présentateur, mais surement aussi télé-présents.
En ces temps de confinement, où nos normes sociales ont explosé face au coronavirus, tout se fait à distance ?
Nos actions quotidiennes se sont déportées dans nos salons.
Il n’est pas rare de croiser chez soi un ou une télé-travailleur-euse en action. En continuant, on peut tomber sur une poignée de télé-colier-e-s éparpillés sur les tables basses ou le canapé, livres ou cahier à la main. Plus loin c’est un-e télé-tudiant-e, dans sa chambre, qui vous lancera un regard courroucé si vous perturbez le bon déroulement de son cours
Si se télé-porter serait peut-être une libération, se télé-cloîtrer nous emprisonne.
On nous télé-conseille ou télé-protège sans retenue. Heureusement, la télé-coiffure ou le télé-bistrot semblent encore impossibles. L’hôpital ou la plage ont encore besoin de présence réelle.
Méfions nous cependant, du télé-guidage à la télé-commande, il n’y a qu’un pas… et un petit !